dimanche 24 juillet 2016

"Tomber sept fois, se relever huit" (Philippe Labro, éd. Albin Michel, 2003) - 5

"Lorsqu'on me demande :
- Comment avez-vous réussi à en sortir ?
la modestie et l'humilité, autant que l'honnêteté, qui doivent habiter chaque rescapé d'une dépression nerveuse, chaque survivant de la "brisure vers le bas" m'amènent à répondre :
- Il vaudrait mieux formuler la question autrement. Je n'ai pas "réussi" à en sortir. Ce n'est pas une réussite. C'est la fin d'un échec. Mais comme ce n'est pas une vraie réponse, alors, pour sacrifier à mon goût de la formule, je résumerai cela à deux "A". A comme amour, A comme amitié. J'ai été aimé, j'ai été aidé. (...) On pourrait en livrer plus encore. A comme affection, assistance, acharnement, accompagnement."


lundi 18 juillet 2016

"Tomber sept fois, se relever huit" (Philippe Labro, éd. Albin Michel, 2003) - 4


"A tort ou à raison, je crois que nous possédons une dose incalculable de ressorts internes, de médicaments salvateurs. Il y a, au fond de nous, dans les couches sédimentaires de notre identité, une capacité de volonté, un noyau dur de respect de soi, une notion de dignité qui n'est pas éloignée de l'orgueil, la fierté de ce que l'on est. Ces réflexes ne sont pas rationnels et je les assimilerais plutôt à des émotions, mais on peut aussi estimer que les émotions fondent notre conscience et notre âme et interviennent à un moment ou un autre sans que nous ayons décidé d'aller les chercher. C'est venu tout seul, du plus profond de notre matrice. C'est la part cachée de notre iceberg, cela commande nos actions sans que nous en ayons raisonnablement décidé." (p.181)


vendredi 8 juillet 2016

"Tomber sept fois, se relever huit" (Philippe Labro, éd. Albin Michel, 2003) - 3




"Définis ta douleur. Cela se passe où ? Dans le ventre ? Oui, c'est ça, c'est là, dans le creux du corps, au milieu de moi comme une vrille, ça tourne et tournoie, ça n'arrête pas de tournebouler comme les centrifugeuses dans les machines, comme une bétonnière qui broie sable et chaux et eau pour en faire du ciment. [...]

Il y a une grande cuve tournante, on y jette du mortier, du sable, du ciment, de l'eau, du gravier, et ça remue et ça tournoie. Voilà, c'est une centrifugeuse - "appareil permettant de soumettre des corps à une rotation très rapide pendant des intervalles de temps variables".  Dans le cas qui m'occupe, la rotation n'est pas rapide, c'est lent mais inarrêtable, et les substances qui se séparent ne sont rien d'autre que ma volonté et mon désir. Elles éclatent.

Gravier, ciment, rat qui vous grignote, qu'importe l'image ou la comparaison : ça fait mal, ça fait souffrir, c'est physique une angoisse, ça n'est pas simplement des pensées négatives, cela se passe, là, au centre de vous. Si seulement ça pouvait s'arrêter ! Si seulement ça pouvait se reposer, cette bête ou cette machine, si seulement ça observait des arrêts de travail. Celui qui n'a pas connu ça ne peut absolument pas comprendre." (p.45-49)


mardi 5 juillet 2016

Tomber sept fois, se relever huit" (Philippe Labro, éd. Albin Michel, 2003) - 2


"D'une manière ou d'une autre, tout le monde a tenté de décrire ce qui est indescriptible. Le matin au lever, premier pas sur le sol, un vertige vous saisit. Vous vous rattrapez au mur, à la porte du placard. Ce faisant, vous vous apercevez que vous tremblez. Vous passez devant une glace. Vous regardez ce type qui n'est pas vous. L'horreur de la situation, soudain, vous frappe comme un coup derrière la nuque. Alors, il faut s'asseoir sur le rebord du lit. Vous ne pouvez plus avancer. Vous n'osez plus repasser devant la glace. Vous êtes face au rien, au néant. Nietzsche a écrit : "Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi."

Eh bien, voici le terme exact : l'abîme me regarde. Je suis face au gouffre de la perte des sens, au rien qui se cache derrière le pourquoi des choses. Je sens que je suis regardé par du vide et du noir, l'absence de toute humanité, de toute grâce, toute croyance. Je ne crois plus en rien. Je ne crois plus en moi." (p.45)

lundi 4 juillet 2016

Une oeuvre inachevée...

La dame à qui appartient cette poubelle adore les vaches.
Dans sa maison on trouve 48 "vaches" :
bibelots, peintures, dessins, tasses, verres, horloge, etc.
La grosse poubelle bien moche est donc en train
de se transformer en belle vache bretonne...
Une "oeuvre" créée en signe de gratitude !
Merci !

vendredi 1 juillet 2016

Philippe Labro par Ruben Dias


Merci à Ruben Dias pour cette dédicace !
 Je vous recommande son excellent travail, visible sur Facebook !

https://www.facebook.com/Ruben-Levi-Dias-207711162657579/?fref=ts
et https://www.facebook.com/ruben.dias.925?fref=ts

jeudi 30 juin 2016

Sourire malgré...

Le vieux séquoia qui se trouve devant le bâtiment Central du Campus adventiste de Collonges-sous-Salève sera coupé le 10 juillet prochain. Au moins il disparaît en souriant ! Je dédie ces images à Anaëlle, la plus belle fille du monde, et à trois petits mayas qui sont dans mon coeur.



mercredi 29 juin 2016

samedi 25 juin 2016

C'qui compte...

C'qui compte, ce n'est pas la couleur, l'appartenance, la race.
Ce n'est pas non plus l'apparence, la dureté, la carapace.

Fort ou faible, bois tendre ou métal, homme ou femme,
C'qui compte, c'est le regard, qui donne accès à l'âme.

vendredi 24 juin 2016

"Tomber sept fois, se relever huit" (Philippe Labro, éd. Albin Michel, 2003) - 1

Le livre de Philippe Labro m'aide beaucoup pour comprendre la dépression que j'ai traversée et que j'espère être en train de laisser derrière moi. L'illustration de ce livre, et donc de ce que j'ai vécu, est un projet personnel quasiment thérapeutique... J'y travaille régulièrement, selon mon inspiration et le selon les émotions suscitées par la lecture.



Quand les gens vous disent : 
- Je déprime,
Parce qu'ils ont subi un petit coup de cafard, parce qu'une mélancolie passagère les a effleuré, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Dépression : on n'a pas le droit d'utiliser ce terme sous n'importe quel prétexte. C'est lourd, ce mot, c'est sérieux. Parce qu'ils n'ont pas obtenu ce qu'ils convoitaient, parce que le temps était mauvais, parce qu'il pleuvait dehors ou qu'il faisait gris, ils ont dit qu'ils avaient la "déprime". Le mot et sa réalité recouvrent une autre tragédie, physique et psychique, un mystère, un mal, et ce mal, il est indispensable qu'on le traite, qu'on le soigne et, surtout, qu'on le dise, qu'on l'exprime. Qu'on se mette en face de lui et qu'on le reconnaisse : oui, c'est toi, chose glauque et verdâtre qui vient ruiner mes nuits.
(p.89)

Paradis


mercredi 22 juin 2016

Mon projet professionnel

Dans les mois qui viennent les locaux des Archives adventistes, dont j'assure la direction et l'animation, vont se transformer petit à petit pour devenir un espace d'exposition et de réflexion sur l'histoire et l'identité adventistes. La transformation a commencé ! A suivre sur www.archivesadventistes.org.